Eatmosphere
Inspirer et sensibiliser les gens à la problématique du gaspillage alimentaire, voilà ce que soutient l’asbl Eatmosphere. Avec le projet parallèle Masterchef Monday, de grands chefs du pays servent des plats gastronomiques à partir de produits tout à fait comestibles qui, autrement, finiraient à la poubelle.
L’objectif : contrer le gaspillage alimentaire.
Il y a deux ans, le bruxellois Steven Desair créait l’asbl Eatmosphere. L’objectif : contrer le gaspillage alimentaire. Sans faire la morale, mais d’une manière positive. En inspirant et en sensibilisant les gens grâce au goût.
‘Un tiers de la nourriture que nous produisons finit systématiquement à la poubelle, alors que 15% de la population en Belgique souffre de la faim. C’est une dure réalité’, selon l’ancien marketeur. Pour briser le cercle vicieux, le bruxellois s’engage à donner une nouvelle vie aux fruits et légumes mis au rebut.
Le concept du gaspillage alimentaire revêt deux aspects. ‘L’accent est mis sur la récupération des surplus alimentaires. Au marché matinal, chez le fermier local. À vrai dire, partout où nous pouvons sauver de la nourriture de la poubelle. Nous donnons la plus grande partie à des organisations sociales locales qui travaillent pour les plus démunis.’
L’autre pilier est axé sur la gastronomie. ‘Car nous cuisinons aussi avec une partie des produits considérés comme des déchets. Nous voulons convaincre les gens au moyen de leurs papilles. Démontrer qu’il s’agit de produits tout à fait frais et comestibles avec lesquelles vous pouvez servir des plats savoureux.’
De cette idée, Steven Desair a mis en place une série de projets créatifs. Chaque dimanche, Mary-Pop-in sert un brunch sain et copieux avec des restes. Sous le nom Kitchen Kulinair, les chefs permanents de la maison préparent à dates régulières de délicieux menus végétaliens plusieurs services. Et il y a les Funky Fermenting-workshops autour de la fermentation.
Le point d’orgue sont toutefois les Masterchef Monday’s pour lesquels chaque mois Eatmosphere fait venir un grand chef dans la capitale pour cuisiner un menu gastronomique à base de surplus. ‘C’est une formule intéressante pour diverses raisons’, déclare Desair. ‘La haute gastronomie et les surplus alimentaires sont deux mondes totalement opposés. En réunissant ces contraires, dans des plats créatifs, les gens sont surpris et oublient presque qu’il s’agit visiblement de déchets. C’est une source d’inspiration.’
‘Les grands chefs dégagent une certaine autorité. Leur voix résonne plus fort que la nôtre. C’est important pour la sensibilisation. D’un autre côté, dans leur domaine d’activité, la cuisine, ils font aussi de la récupération alimentaire. Ils se mettent au défi de repousser leurs propres limites. Ils expérimentent pour travailler d’une manière optimale les produits dans l’assiette.’
Quelques chefs ont déjà joué le jeu. Avec, à chaque fois, en fil rouge du menu, de la créativité. ‘Vilhjalmur Sigurdarson du restaurant Souvenir a récupéré notamment des restes de café pour son dessert. Le chef étoilé Sang-Hoon Degeimbre a offert une boisson à base de légumes fermentés transformés en poudre. Je n’avais jamais réalisé non plus qu’un légume puisse être entièrement utilisé dans un plat au moyen de différentes techniques. Prenons un céleri-rave : la racine peut être parfaitement utilisée pour un bouillon, le tubercule grillé, la pelure transformée en chips et les feuilles en un pesto. Cette histoire est également racontée aux convives après le repas, d’où il vient et comment il est préparé.’
Pour la prochaine édition, le lundi 19 février, le chef Damien Brunet de La Buvette est convié. Cet excellent restaurant à Saint-Gilles offre avec ses menus 6 à 9 services une des expériences culinaires les plus saisissantes de Bruxelles. Le prochain Masterchef Monday est donc à ne pas manquer. Les gourmets, les gastronomes, les consommateurs avisés, tout le monde est le bienvenu. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire ici (http://eatmosphere.be/mastermonday). Les soirées gastronomiques ont lieu au Bel Mundo, le restaurant de formation de l’Atelier Groot Eiland au cœur de Bruxelles. Provisoirement, ‘car nous espérons à long terme ouvrir notre propre établissement’, ajoute encore Desair.
